Le studio 967arch conçoit depuis plus de 20 ans des architectures, des intérieurs et des produits pour des entreprises et des clients privés et publics. Il a été fondé à Milan par Cesare Chichi et Stefano Maestri. Le studio se caractérise par son approche artisanale et créative, qui se marie avec les canons du processus de production des entreprises, où la gestion, les coûts et le temps régissent le développement d’un projet. Connections by Finsa a fait une CONNEXION AVEC… Cesare Chichi pour découvrir l’aspect créatif de son entreprise et l’état de l’art de l’architecture et de la décoration d’intérieur en Italie et en Europe.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vouloir devenir architecte ?
Ma motivation initiale pour devenir architecte n’était pas liée à une raison spécifique ou à un événement déclencheur. Je n’ai jamais sérieusement envisagé d’autres études, parce que depuis mon enfance, j’ai toujours été profondément attiré par l’architecture. Je pense qu’il s’agissait d’une destination par défaut, peut-être ai-je été « conçu » pour faire cela. J’ai toujours été fasciné par les bâtiments. Je me souviens en particulier qu’enfant, j’étais fasciné par les maisons abandonnées, je me perdais dans leur découverte et je fantasmais sur ce qu’elles auraient pu être.
Le studio 967arch que vous avez cofondé vient de fêter son vingtième anniversaire. Quels sont les points forts de ce voyage ? Quel est, selon vous, votre meilleur projet ?
C’est difficile d’identifier une seule œuvre comme la « meilleure », parce que chaque projet a été traité comme s’il était le « meilleur », comme le ferait un vrai designer. Chaque projet a représenté un défi unique et il nous a permis de nous développer en tant que professionnels. Cependant, nous sommes plus particulièrement attachés aux projets pour lesquels le client a exprimé sa grande satisfaction et sa reconnaissance envers notre travail. Ces projets sont ceux dont nous nous souvenons avec tendresse parce que nous avons réussi à dépasser les attentes et à créer des espaces qui font vraiment la différence dans la vie des gens.
Quel type d’habitat préférez-vous : commerce de détail, espace de travail… ?
Ceux qui sont liés aux lieux de travail. J’ai toujours été passionné par le lien entre l’architecture et les espaces de travail. Pour moi, le lieu de travail – le workplace – représente le point d’équilibre entre la créativité et la productivité, qui est à son tour la synthèse du design. C’est stimulant de créer des espaces qui favorisent l’efficacité, l’inspiration et le bien-être des employés.
Chez 967arch, vous avez développé des bureaux pour de grandes entreprises telles que HP, Google ou Cisco. Que conseillez-vous de prendre en compte pour travailler sur des projets de ce type où il y a une composante technologique importante ?
Mon conseil, c’est de construire un scénario qui humanise les activités. Même si ces entreprises sont fortement orientées vers la technologie, il est important de se rappeler qu’elles sont composées de personnes. C’est pour cela que la composante émotionnelle doit toujours être présente dans le processus de conception. L’objectif est de créer des espaces qui reflètent l’identité et les valeurs de l’entreprise, et qui sont, en même temps, accueillants et confortables pour ceux qui y travaillent. L’intégration d’éléments technologiques avancés peut faire partie du projet, mais cela ne doit jamais remplacer l’attention portée aux besoins et aux expériences des individus.
Quel est l’état actuel de l’architecture et de la décoration d’intérieur en Italie ? Et en Europe ? Y a-t-il une manière commune de concevoir les projets ?
Actuellement, l’architecture et la décoration d’intérieur en Italie et en Europe se caractérisent par une situation intéressante et dynamique : les frontières se sont, probablement estompées grâce à la diffusion rapide et accessible d’expériences internationales. L’état actuel de l’art révèle une déstructuration des espaces et une plus grande attention pour le bien-être des personnes. En plus, l’identité culturelle joue un rôle important dans l’architecture et la décoration d’intérieur. Les influences locales et la culture propre à chaque lieu génèrent des approches et des comportements différents en matière de conception de projets et cela se traduit par une variété de styles et de tendances qui reflètent l’individualité de chaque région et de chaque pays.
Quel est le rôle de l’architecture d’intérieur dans l’architecture ?
La décoration d’intérieur joue un rôle essentiel dans l’architecture, en servant de guide pour améliorer l’espace et influencer le comportement des gens. C’est un peu la coquille à l’intérieur de laquelle se déroulent les différentes activités. Chaque utilisation doit avoir une relation avec son entourage, et cette relation établit un lien silencieux.
Considérez-vous que votre travail est local ou mondial ? Est-il possible de développer une architecture à partir de n’importe quel endroit ou est-il préférable de le faire sans distance ?
Notre travail se caractérise par une expertise locale, mais il s’adresse à un public mondial. Cela nous permet de comprendre parfaitement le contexte, les traditions, les besoins culturels et environnementaux, qui sont fondamentaux pour créer des projets authentiques et significatifs. Il est important de s’adapter aux spécificités de chaque lieu et d’interagir directement avec les clients et les communautés concernées afin de créer une architecture respectueuse de l’environnement et sensible à la diversité des besoins. Cette approche permet d’éviter une standardisation inappropriée et de développer des projets plus authentiques et à plus fort mpactant.
Vous avez utilisé Orixe dans votre proposition pour Finsa au Salone del Mobile 2023. Quel est le potentiel de ce type de mobilier conçu pour l’extérieur ?
Orixe, en tant que meubles conçus pour les espaces extérieurs, présente un grand potentiel, surtout s’il est soutenu par une communication adéquate sur le produit. C’est difficile de trouver une brèche dans les meubles existants, sauf s’il s’agit de la durabilité et de l’adaptabilité aux différents contextes extérieurs.
Les espaces extérieurs justement sont-ils selon vous de plus en plus populaires ?
Oui, les projets en plein air et les espaces extérieurs sont de plus en plus populaires. Cette évolution s’explique en grande partie par l’élan donné par la pandémie de coronavirus, qui a incité les gens à rechercher des espaces extérieurs pour remplacer les environnements intérieurs. Ce boom est également le résultat d’un changement culturel plus large. Dans certaines zones géographiques, telles que l’Europe du Nord, l’utilisation n’est pas limitée par des conditions météorologiques défavorables. Les gens ont appris à s’adapter et à apprécier les possibilités offertes par les espaces extérieurs, indépendamment des conditions météorologiques.
Comment faites-vous pour trouver l’inspiration ?
Je trouve mon inspiration principalement, mais pas exclusivement, dans le monde de l’art et dans toutes ses manifestations. Tout ce qui m’entoure au quotidien et à chaque instant peut être un stimulus inattendu et irrationnel pour de nouveaux projets, un voyage mental qui peut me réinspirer même après une longue période.