Sa devise étáit « Get set » (« Préparez-vous ») et c’est ce qu’a fait la Dutch Design Week 2022 fin octobre, se préparer – et nous préparer – pour ce qui est à venir à travers un programme d’expositions et d’expériences dans lequel « l’urgence » de passer à l’action a été l’élément dominant. À Eindhoven, nous avons vu des propositions concrètes, des collaborations importantes et des solutions innovantes de la part de designers et de studios pour répondre aux défis auxquels la société devra faire face dans les années à venir. Comme l’a dit Miriam van der Lubbe, directrice créative de la DDW2022, « ne rien faire n’est plus une option ».
Voici nos 9 tendances de design préférées en tant qu’outil essentiel pour repenser et reconstruire le monde dans lequel nous vivons.
“Rethinking plastic”
Une grande exposition organisée par la plateforme Yksi Expo avec toutes sortes de produits, projets et présentations qui visaient à montrer de meilleures manières, plus intelligentes ou innovantes, de traiter le plastique. Comme par exemple le travail du collectif Packadore qui développe des emballages durables : boîtes alimentaires consignées et réutilisables, cartons sans encre pour emballer les détergents, étiquettes sans colle ou fermetures pour les contenants en verre réutilisable :
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Repenser le plastique, c’est aussi inventer des alternatives biodégradables à ce matériau bon marché, qu’on jette vite et qui pollue tant. C’est le cas du projet « GOLD » de vêtements de sport 100% collagène et 0 % plastique, inspiré des propriétés de la couche la plus externe de l’intestin de la vache, une membrane très fine, très élastique et ultra résistante. Le laboratoire de design berlinois Wint a séquencé l’ARN de ce tissu pour le répliquer, développant un biopolymère avec lequel fabriquer des textiles hautes performances. Voici le résultat :
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Plus durable que jamais
Le design circulaire s’impose. Le recyclage, l’utilisation des déchets, est déjà un mantra dans le secteur. Nous l’avons vu avec The Bin, qui transforme les chaussons d’escalade de 16 murs d’escalade aux Pays-Bas en nouveaux sols sportifs pour les salles de sport. C’est une nouvelle chaîne de valeur pour une chaussure composée à 50 % de caoutchouc et que les athlètes doivent généralement remplacer plusieurs fois par an car elles s’abîment rapidement.
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Le designer Robert Marsé, pour sa part, redéfinit l’adjectif « nouveau » dans « NEW! », une collection de chaises fabriquées par morceaux avec des articles abandonnés ou récupérés dans un rayon de 10 kilomètres autour de son propre domicile.
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Et Richard Sluijs est à l’origine de la série de fusées fantastiques « CORONA RICHLAB ROCKET PROGRAM (CRRP) », qu’il a fabriquées pendant la pandémie, en s’inspirant du modèle mythique de Tintin qu’il a vu dans une vitrine lors d’une promenade et en n’utilisant que des restes de matériaux. C’est le recyclage qui donne le sourire.
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L’impression 3D, oui, mais circulaire
Omlab, un studio de design circulaire bio-basé néerlandais, étudie des options respectueuses de l’environnement pour l’impression 3D constructive en vue de transformer la 3DCP (3D Concrete Printing) en impression 3D circulaire dans un avenir proche. Pas de plastique ni de ciment. Le tabouret 3D réalisé avec un mélange de matières premières issues de la production d’eau potable et du traitement des eaux usées est un exemple clair de cette tendance :
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Un autre est l’éclairage responsable fourni par les lampes recyclées imprimées en 3D Philips / Signify. Les pièces de la série « COASTAL BREEZE » sont réalisées à partir d’anciens filets de pêche récupérés directement dans l’océan, fabriqués localement et sur commande. De la poubelle à la beauté en passant par les matériaux circulaires.
Expérimentation de matériaux : coquilles d’œufs, noyaux d’olives, journaux déchiquetés…
À propos de matériaux, la DDW2022 a présenté de nombreuses combinaisons nouvelles surprenantes et extrêmement suggestives. Le designer londonien Lewis Duckworth met en valeur la beauté du contreplaqué en tant que matériau décoratif en le rapprochant de ses origines plus organiques et brutes dans « SPLITTING IMAGE » (Image Divisée), une référence claire à la célèbre émission satirique de sketchs télévisés britanniques avec des poupées Spitting Image (la vive image) diffusée au milieu des années 80 du siècle dernier.
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« WOVEN BRICKS » est le résultat de la recherche d’Iris Toonen sur la fusion de la transparence et de la dureté du verre avec la douceur des tissus textiles, et « EGGWARE » présente un nouveau matériau similaire à la céramique et au béton, mais fabriqué à partir de coquilles d’œufs, une ressource précieuse et massive puisque des milliards finissent à la poubelle chaque année dans le monde, ainsi qu’un liant naturel à base d’algues avec lequel il est possible de fabriquer de multiples objets. C’est l’œuvre d’YLEM, un laboratoire de design et de recherche dirigé par le designer Midushi Kochhar, designer industriel à la Central St. Martins University de Londres.
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D’autres exemples incluent les vêtements de sports nautiques durables de la startup Gus of Change BV fabriqués à partir de nylon 100 % recyclé (provenant de filets de pêche abandonnés), de papier journal déchiqueté et de caoutchouc naturel ; la collection de céramiques à base de cendres de bois de la designer Agne Kurecenkaite et de la scientifique Marija Spokaite ; et « NONTALO », un ingénieux tabouret des designers industriels espagnols Irene Segarra et Irene Martínez, fabriqué à partir d’un matériau compostable à base de noyaux d’olive et qui, en raison de sa modularité et de sa forme organique, peut être allongé, combiné et transformé en chaise, banc et autres formes.
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Mobilier « Flat pack » : ode au fonctionnel et personnalisable
Deux propositions ressortent. “KILO”, de Jan Paul Koning et Peter Smit, des meubles configurables qui sont expédiés à plat pour réduire l’empreinte carbone et doivent être assemblés par leur propriétaire. Le processus est très simple et ne prend que quelques minutes, puisque les pièces sont conçues pour être assemblées sans vis, ni clou ni colle.
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Et le projet « MINIMONO » du studio berlinois Kilikolo, également meuble polyvalent, en PEHD (PolyÉthylène Haute Densité) recyclé et conçu pour durer toute une vie : toutes ses pièces sont en kit, monomatière, très faciles à monter, pour les intérieurs et extérieurs.
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Sentir, toucher, expérimenter pour atteindre le bien-être
Le calme, la paix intérieure, la tranquillité, le bonheur sont tendance en matière de design. « SPACES FOR WELL-BEING » (Espaces de bien-être) était l’exposition que le studio de designers d’Eindhoven Alissa+Nienke (A+N) avait créé sur ce thème pour la DDW2022, en collaboration avec un psychologue et un conservateur sensoriel : des intérieurs innovants qui offrent une expérience multisensorielle avec l’intention d’influencer l’humeur et atteindre le bien-être physique et émotionnel à travers des éléments, des matériaux et des installations. Comme sa pièce « ELEPHUNK », une table dont la surface rugueuse (faite à partir de fibres de cuir recyclées) permet de jouer avec tout en ayant une conversation, ce qui, selon les neurosciences, favorise la concentration et l’interaction.
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Construire des maisons et des meubles avec un système de « clip »
Le studio allemand ClipHut, spécialisé dans les solutions de développement durable et de conception participative, signe ce système intelligent de construction en bois pour meubles, cloisons et maisons minimalistes avec un mécanisme de connexion par clips et sans avoir besoin d’utiliser de vis ou de colle. Cela simplifie le montage et le démontage et en fait un système de construction 100 % écologique puisqu’il n’utilise que du bois. Tous les produits ClipHut peuvent être démontés et réutilisés d’une autre façon : un lit peut être utilisé comme bibliothèque et vice versa.
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Néo-artisanats
Plusieurs créateurs artisanaux et numériques ont exposé leurs œuvres sous l’égide de « New Crafts » dans le but de stimuler l’échange de connaissances, l’expérimentation et la recherche. Par exemple, dans « CHOUB » (qui signifie bois en farsi), Mehdi Mashayekhi allie art, technologie et artisanat pour créer ses vêtements à partir de contreplaqué et de cuir.
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Le studio d’innovation textile Byborre, à Amsterdam, a collecté des déchets textiles pendant des semaines pour que le designer Tejo Remy réalise une nouvelle version de son iconique « RAG CHAIR » (chaise en chiffon), l’un des modèles qu’il a présentés à l’obtention de son diplôme, en 1991, et sa forme personnelle de protestation contre la consommation excessive.
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Et Ivi van Keulen a surpris à Eindhoven avec son « SMASHING HERITAGE : LE FREAK CÉRAMIQUE » : casser des vases et recomposer leurs pièces, les transformer en formes nouvelles et audacieuses qui créent de nouvelles pensées et idées, avec une autre valeur dans le monde moderne.
Deux en un, c’est ce que proposait inCC dans « ANATOMIC », une tapisserie et une chaise-longue dans la même pièce, dessinées par Nynke Tynagel. Fabriqué en PES recyclé (panneaux acoustiques en bois de polyester) et en chêne hollandais, il utilise un tissage 3D très complexe. Seulement 600 ont été fabriqués.
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Design « vivant »
Oui, la clé est encore une fois dans la nature, source de vie et d’inspiration. Pour Emil Olpinski, il le représentait à la DDW2022 dans « PÓLIPOS DE CORAL », un projet à mi-chemin entre la biophilie et la recherche de création d’un mouvement qui a eu pour résultat une pièce de bijouterie « vivante » qui capte l’essence des organismes vivants comme le corail et les plantes.
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« RAÍCES FLOTANTES » (qui veut dire racines flottantes en espagnol), de la designer Michela D’Angelo et son Mida-Lab, associe rotin, céramique, verre et silicone pour composer un lustre organique original.
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Le « BIO MIRROR » d’Alissa+Nienke est un autre exemple de cette tendance au design organique et « vivant » :
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Quelle est votre tendance préférée parmi ces neuf que nous vous présentons dans le paysage du design hollandais et international ? Partagez-le sur les réseaux sociaux en utilisant le hashtag #ConnectionsByFinsa.