Vous n’avez peut-être jamais encore entendu parler de Jane Jacobs et pourtant, vous avez peut-être défendu ses idées pendant des années. Si vous croyez que les villes doivent être conçues pour les gens et que vous souhaitez responsabiliser les citoyens dans la prise de décisions concernant leur ville, vous appartenez alors à la « team Jacobs ».
Jane Jacobs aurait eu 100 ans en 2016 et à l’occasion de cette date : « Citizen Jane : Battle for the city » est sorti, un documentaire qui reflète ses idées par le biais de sa lutte pour sauver le cœur de New York de la modernisation. On pourrait dire que les idées de cette militante sont revenues au premier plan du débat sur l’urbanisme et de l’architecture, si tant est qu’on les ait déjà abandonnées. Près de 60 ans après sa sortie, son livre « Déclin et survie des grandes villes américaines » (Random House, 1961) continue à être l’un des plus influents sur l’urbanisme contemporain.
D’après Jane Jacobs, « Les villes ont la capacité de fournir quelque chose à tout le monde, seulement parce que et seulement quand, elles sont créées pour tout le monde ».
Qui est Jane Jacobs ?
Jane Jacobs est une urbaniste autodidacte qui a décidé de lutter contre le futur urbanisme de New York, qui était à la fois sa ville et le paradigme de toutes les villes. Jacobs, dont les théories et les réflexions découlaient de sa capacité d’observation et de déduction, appelait à la défense de la vie de quartier, menacée dans les années 1960 par de grands projets urbains et qui continue à être menacée par des phénomènes tels que la gentrification. Derrière cela, se trouvent de grands promoteurs guidés exclusivement par la rentabilité économique. La penseuse est entrée en action et la bataille de Jane Jacobs était la bataille de tous les temps de David contre Goliath, ou des personnes contre l’argent.
Aujourd’hui, ses idées continuent à être la base d’une philosophie défendant le rôle de la communauté dans la planification urbaine et on lui rend même hommage chaque année le premier week-end de mai par le biais de la Jane’s Walk, festival tenu en parallèle dans des centaines de villes dans le but de découvrir son histoire et ses recoins de la main de ses habitants.