Niveau d’enseignement supérieur, retraites plus élevées, meilleure connaissance de leurs droits, utilisateurs de nouvelles technologies et modèles de loisirs plus sophistiqués. Ce sont quelques-uns des traits qui caractérisent les nouvelles générations plus anciennes. Les « grands-parents » d’aujourd’hui, et surtout de demain, présentent un profil très différent des générations précédentes et veulent pour eux-mêmes de nouveaux modèles de logement afin de profiter des dernières années de la vie et faire face aux différents niveaux de dépendance qui accompagnent le vieillissement.

Ci-dessous, vous pouvez voir certaines des options les plus remarquables que nous avons trouvées :

Cohousing senior

Les logements collaboratifs sont des solutions de logement qui ne passent pas par l’achat ou la location, mais par la coopérative et le droit d’usage. Le modèle typique est généralement formé par une maison d’environ 60 m2, équipée, avec salle de bain, cuisine, une chambre ou deux et dans une urbanisation avec des services communs tels que ménage, cuisine, espaces de loisirs (cinéma, cafétéria, jardins …) concierge et service de soins infirmiers 24h/24.

Le cohousing des seniors est un moyen de résoudre l’isolement que vivent de nombreuses personnes et de retrouver le soutien du voisinage perdu. Les personnes intéressées par ces projets sont très différentes en tant qu’individus, mais unies dans le désir d’éviter la solitude et d’être responsables de leur propre vie. Ils apprécient le fait de vivre dans une communauté active où ils connaissent et peuvent faire confiance à leurs voisins. Ils prennent des décisions ensemble et se gèrent eux-mêmes.

La coopérative Trabensol, à Torremocha del Jarama (Madrid), a été l’une des pionnières en Espagne.

Immeubles intergénérationnels

Sur la Plaza de América, à Alicante, il y a un immeuble depuis 2008 qui a brisé le moule. Il s’agit d’une initiative du programme social du Patronat Municipal du Logement d’Alicante (PMVA) qui combine 72 maisons intergénérationnelles avec deux services de proximité : un centre de santé et un centre de jour pour les personnes âgées.

Le projet architectural vise à faciliter la permanence des personnes âgées dans un environnement confortable et agréable, ainsi qu’à compléter cette expérience par l’échange avec les jeunes, à enrichir les expériences des deux et à contribuer à leur qualité de vie. Il est connecté à la rue et facilite les itinéraires intérieurs en offrant des espaces vastes et lumineux, concaténés de manière claire et accessible, et où il est facile de se repérer. L’initiative tente d’associer l’espace physique et architectural avec les besoins spécifiques des personnes âgées.

Appartements avec services

Aux États-Unis, les appartements avec services, également appelés logements de vie assistée, sont populaires. Ce type de solution de logement est composé de petites maisons avec une chambre, un salon et une cuisine, et au rez-de-chaussée il y a des services communs où vous pouvez jouer aux cartes, prendre un café, lire, faire une activité de groupe, faire du sport, aller chez le coiffeur… Ils accueillent également des visites médicales. Ce n’est pas un hôpital, ce sont des espaces très domestiques et confortables conçus pour les personnes de plus de 65 ans jusqu’à ce qu’elles soient dépendantes, à l’achat ou à la location. Ils diffèrent du cohousing senior dans le fait que la conception et la gestion de l’installation ne sont pas développées par les utilisateurs eux-mêmes, mais par une entreprise ou une entité externe.

Logements communautaires

L’un des logements communautaires les plus récompensés de ces dernières années se trouve à Barcelone : ​​La Torre Júlia. Un centre sportif, une résidence et un immeuble de logements surveillés pour personnes âgées coïncident sur un même terrain, générant autour d’eux un espace public qui s’étend de la rue jusqu’à une place donnant accès aux différentes installations.

L’immeuble, avec ses 17 étages, est divisé en trois parties. Chaque communauté a un vaste espace qui lui est associé, où la plupart des activités communautaires des utilisateurs sont organisées. Ces espaces constituent le cœur de la proposition et sont exprimés sur la façade de manière très claire, comme s’il s’agissait d’une poutre encastrée.

De larges couloirs avec vue sur la ville, des escaliers traversant l’extérieur, des doubles espaces et une terrasse ensoleillée composent un bâtiment conçu pour que les personnes âgées aient la possibilité de socialiser et de profiter des activités communautaires.

Villages pour personnes atteintes de démence

Hogeweyk, aux Pays-Bas, est une communauté où vivent seules des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer avec démence à un stade avancé. Il est situé à Weesp, au sud-est d’Amsterdam. Dans ses espaces, la vie est organisée de telle manière qu’elle permet à ses habitants de communiquer entre eux avec un sentiment d’indépendance similaire à celui dont ils jouissaient avant de souffrir de la maladie. Dans chacune de ses 27 maisons vivent 6 ou 7 résidents, regroupés par affinité, avec une moyenne d’âge de 85 ans et tous atteints de démence modérée ou sévère. Les résidents peuvent se déplacer librement, aller au supermarché, au restaurant, profiter d’une pièce de théâtre… Tous les travailleurs du complexe ont une formation à la prise en charge des personnes ayant une déficience cognitive, ils connaissent chaque résident et contrôlent discrètement ce qu’ils peuvent et ne peuvent pas faire. L’objectif est que les personnes malades maintiennent leur niveau d’autonomie le plus longtemps possible.

En France, à Dax, une initiative comparable et même inspirée de celle des Pays-Bas, a tout récemment vu le jour, il s’agit du Village Landais Alzheimer. Conçu pour accueillir 120 résidents, dont 10 de moins de 60 ans, accompagnés par 120 personnels et 120 bénévoles, cette expérimentation unique en France se base sur une approche innovante, sociale plutôt que médicale, avec notamment : une architecture bienveillante, la suppression des symboles médicaux (pas de blouse blanche…), la personnalisation de l’accompagnement, le respect des goûts et des rythmes de vie, le maintien de liens étroits avec les proches, et l’intégration au tissu urbain et à la vie de la cité.